Une librairie. Dans York Shin, c'est plutôt rare d'en trouver une, surtout aussi bien remplie que celle où traînait Kuroro. Oui, le fameux leader du Genei Ryodan se fondait dans la masse dans ses simples habits de ville, noir. Il n'était pas là pour chercher des problèmes, juste trouver un nouveau livre qui serait sorti cette semaine, écrit par son auteur préféré : Ayumi Suzuki.
Bref, malgré ce jour plutôt "important" aux yeux du brun, la librairie était presque déserte. Ce qui l'arrangeait, car les endroits trop peuplés ne l'attiraient pas tellement. Seul le bruit des pas, de déplacement de livres se faisaient entendre. Un calme parfait qui apaisait le brun. Il y avait aussi l'odeur des livres neufs. Elle était omniprésente, et pas désagréable. Ça change de la puanteur des ruelles sombres de la ville.
Ses doigts parcouraient les nouveaux livres parus. Beaucoup lui déplaisaient. C'était les romans pour adolescents, ou jeunes adultes, avec un amour un peu trop compliqué. Le genre de sentiment que le brun ne connaissait pas. En ce moment du moins. Mais il a réussi trouvé celui qu'il convoitait. Le genre de livre historique, délaissé de la population de nos jours.
Enfin, maintenant que son trésor était entre ces mains, le brun, qui semblait tout à fait calme jeta des regards autour de lui très discrètement. Personne autour de lui, du moins, les employés semblaient préoccupés à leurs écrans, et non au magasin. Donc tout simplement, le brun invoqua son "Fun Fun Cloth" de par son livre qu'il sortit vite fait et rangea l'oeuvre d'Ayumi Suzuki.
Le méfait accompli, Kuroro Lucifer se dirigea vers la sortie, comme si de rien était. Sans problème, il passa les portillons de sécurité en silence. Personne ne suspectait rien du tout. Personne ? Pas tout à fait.

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Quelques pas après être sorti de la librairie, Kuroro remarqua un regard plutôt lourd posé sur lui. Ce n'était pas le même regard que jetaient les passants en regardant le brun à cause de son style vestimentaire, car cela faisait un peu longtemps qu'il sentait ce regard. Hors, les gens ne le regardaient que brièvement, puis un commentaire déplacé s'en suivait. Mais le brun n'en avait que faire. Ces inconnus pouvaient parler autant qu'ils veulent de lui, cela ne lui ferait ni chaud ni froid.

Enfin, vu qu'il était en quelque sorte poursuivi, ou du moins observé, Kuroro se dit qu'il avait pouvait alors faire un détour. Et vu que la ville était grande, et qu'il y avait des choses à voir, le brun s'improvisa alors touriste. Cependant, malgré le grand nombre de choses à visiter, les pieds de Kuroro, s'étaient arrêtés devant un café : Startrucks. Effectivement, quand Kuroro lit un livre, un café est bien plus qu'apprécié.

Comme n'importe qui, le brun se plaça dans la queue, plutôt longue, vu que la ville était assez peuplée de gens avec les moyens. Donc en attendant, Kuroro sortit un livre. Pas celui qu'il avait volé, mais un autre qui se trouvait dans sa poche.  Evidemment, il ne relâcha pas son attention et jetait discrètement des regards pour trouver son poursuivant.

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Sa stalker semblait avoir relâché son attention. En effet, la personne qui la suivait était effectivement une demoiselle, de jeune âge, à la carrure plutôt normale qui n'avait pas du tout l'air dangereuse. Maintenant qu'il en était sûr, Kuroro se remit à lire.

Vingt minutes de queues passèrent plutôt rapidement pour le brun. D'un côté, il fut assez emporté dans sa lecture qu'il faillit oublier son tour dans la queue. Heureusement que la voix étrange de la serveuse le tira de sa lecture. Kuroro commanda un "Latte Noisette Caramel", avec un léger sourire et une voix calme qui rendait la serveuse totalement indifférente.

Sa boisson en main, son livre dans l'autre, Kuroro chercha alors une place où s'asseoir en terrasse. Mais évidemment, vu le beau temps dehors, toutes les places étaient prises. Mais alors que le brun s'apprêtait à partir, une table se libéra près de la demoiselle qui le suivait. Donc il s'avança vers la place, et juste avant de s'asseoir, le jeune chef regarda la jeune fille et lui fit un léger sourire en coin.

- Bonjour mademoiselle...

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Maintenant qu'il avait trouvé sa cible, Kuroro voulait savoir pourquoi elle le suivait. Vu que le Genei Ryodan est porté mort, c'était presque impossible qu'elle le recherche pour une quelconque récompense, ou vengeance... Vu son style vestimentaire, la demoiselle ne venait certainement pas du Ryuuseigai, ou alors elle aurait peut-être totalement coupé les ponts avec. Enfin, dans tous les cas, elle ne semblait pas trop dangereuse. Mais on ne sait jamais, alors la garde du jeune chef était toujours activée.

- Bonjour monsieur.

La voix de la jeune fille était assez douce, et ne présentait aucun signe de menace. Juste une simple salutation accompagnée d'un large sourire. Excellent, cela voulait dire que la demoiselle était tombée droit dans son piège.
Kuroro garda ses possessions dans ses mains. La chaleur de son café lui réchauffait l'intérieur de sa main droite. Son autre main fermait son livre, sans marque-page, mais le Danchou se rappelait parfaitement de l'endroit, la page où il en était.
Toujours avec son sourire, qu'il étira un peu plus, le brun s'adressa à la demoiselle avec un ton agréable. Tel un acteur très doué.

- Cela ne vous dérange pas que je m'asseye à votre table ?

Spoiler:

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- Faites ce que bon vous semble.

Malgré le bon temps qu'il faisait, la demoiselle semblait faire en sorte de le geler avec son regard et ses paroles. Cependant, il en fallait plus pour déstabiliser le Danchou qui s'assit en face de la demoiselle. Il posa son gobelet à moitié plein sur la table et rangea ensuite son livre dans sa poche.
Enfin, Kuroro prit une petite inspiration, puis croisa ses jambes. Cela ne lui dérangeait pas de devoir jouer le gentleman, mais juste une question lui trottait dans la tête : Jusqu'à quand allait-il le faire ?

- Merci. D'ailleurs...

Les yeux du bruns fixèrent la demoiselle, assez intensément, se plongeant dans une grande concentration. Au moins, elle est plutôt jolie. Puis, il se rappela de quelque chose ; dans la bibliothèque, il y avait aussi quelqu'un qui le suivait. Peut-être que c'était elle, et qu'elle l'avait vu. Enfin, ce n'était pas un problème, il pourrait la tuer à tout moment, mais pas maintenant. Le jeu venait à peine de commencer, et il tenait au moins à la garder en vie après qu'elle ait avoué qu'elle le suivait. Puis si ce n'était vraiment pas elle, eh bien... Enfin, après, faut voir si elle reste vivante ou non.
Enfin, il reprit rapidement son masque d'acteur et but une gorgée de son café avant de le reposer.

- D'ailleurs... On ne se serait pas déjà vu quelque part ?

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- Vous n'avez pas mieux comme technique de drague dans votre sac ? ...

Le brun faillit recracher sa boisson en une belle fontaine sur la jeune fille. Mais il se retint. La réponse de la demoiselle le surprit. Kuroro ne s'y attendait pas tellement, car il avait plutôt confiance en son charisme et son charme incroyable (non, je n'exagère rien du tout). Enfin, cela le réjouit tout de même, car le jeu n'aurait pas été drôle si elle n'aurait rien vu. Enfin, il garda son allure confiante et reposa son gobelet sur la table.

- Jamais je n'aurais eu l'idée de vous draguer. Loin de moi cette pensée.

Kuroro ne mâcha pas ses mots, répondant à la petite pique de la jeune fille par une réponse plutôt franche mais froide. D'ailleurs, c'était la stricte vérité. Le brun n'était en rien attiré par elle. Son style vestimentaire semblait en dire pas mal sur elle, et il était totalement différent du sien. Après, comme il ne juge pas un livre à sa couverture, il préféra s'arrêter là.

- Enfin, dans ma phrase précédente, j'étais sérieux.

I was dead serious.

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- Vous-voulez parler du fait que je vous suive dans le rue ?

On en arrivait enfin au fait. Donc c'était bien elle qu'il sentait depuis le début. Kuroro la regarda avec un air sévère. Elle ne représentait pas de menace, puis ce n'était pas comme si elle allait le rapporter à la police. Ca ne changerait pas grand chose sans preuves. Sinon, Kuroro pouvait sans doute dire adieu à sa soi-disant mort.  

- Exactement. C'est plutôt pervers comme activité que vous avez là mademoiselle.

Maintenant que ses doutes furent dissipés, Kuroro hésitait sur un point : la laisser partir ou... s'amuser un peu. D'un côté, ce n'était pas comme s'il avait du temps à perdre. Enfin, il lui fallait juste se débarrasser de cette demoiselle et comme ça, il pourrait retourner à son repérage.
Enfin il agita légèrement son gobelet, à moitié plein tandis qu'il laissa échapper un peu de nen volontairement, histoire de la faire peur. De la peur pure et dure. Son regard se fixa dans ses yeux, avec un air menaçant sur son visage.

- Vous risquez votre vie en suivant des inconnus dans la rue. Je vous conseille fortement d'arrêter cela. Une vie est précieuse.

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- Je sais.

La réponse typique des gens qui ne savent en fait pas. Du moins, la vérité se pend devant leurs yeux, mais ils ne veulent tout simplement pas l'admettre. Fierté, peur, amour, tout peut rendre aveugle. Cependant, il ne s'agissait là que d'une simple peur, que Kuroro lui infligeait.

- Mais voler n'est pas bien non plus ... Avant de faire une quelconque réflexion, ne faut-il pas se juger sois même ?

Il pouffa. Très légèrement, mais il arrêta ensuite. Non, cela ne l'énerva pas, contrairement à ce qu'elle pourrait penser. On avait rarement l'occasion de lui répliquer. Devait-il mettre fin à ce jeu qui ne venait à peine de commencer ? Peut-être qu'il pourrait tenter de penser la jeune fille jusqu'au bout, ou jouer jusqu'à la fin du temps imparti.

- Ce ne sont que des conseils. A vous de les suivre, ou pas.

Kuroro arrêta son émission de nen, posant en même temps sa boisson sur la table. Puis il dirigea son regard vers celui de la jeune fille. Le brun n'était pas sadique au point d'être ravi en regardant une fille souffrir. Non, il n'avait pas ce genre de penchants, contrairement à d'autres.

- Mais les ouvrages religieux ne disent pas : "Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés" ? Qu'en pensez-vous ?

C'était la bonne occasion pour sortir cette phrase, qui lui était passée par la tête au bon moment. Non pas qu'il voulait étendre sa philosophie à la demoiselle, mais juste avoir son avis. Même si cela ne pouvait ne pas servir, on ne sait jamais. Le destin amène toujours à des choses curieuses des fois.

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